Luc Archambault. - Mot de bienvenue d’un artiste québécois à Sir Paul McCartney.

Québec : Michel Roberge éditeur, 2008.

Quadrichromie sur papier 200M couché, vernis au recto.

99 x 67 cm. - Exemplaires numérotés 1/100 à 100/100,

datés et signés par les créateurs de l'affiche.

Ce mot de bienvenue d’un artiste québécois, informe M. McCartney du contexte entourant sa venue. L’artiste dénonce la canadianisation de la fête du 400e de Québec et le détournement de sens qui en résulte. Celui dont on se sert pour justifier la venue de Sir Paul McCartney, le 20 juillet 2008, dans le parc des Champs-de-Bataille du Québec. L’artiste québécois questionne respectueusement l’assertion de ce célèbre invité quand il dit que la musique est, dans son cas, universelle. Sa musique n’est pas que musique, elle est aussi paroles, paroles de langue anglaise. Ce texte invite l’artiste réputé à considérer ce fait comme étant partie essentielle du combat incessant que mène pour la survivance de la langue française en Amérique ce peuple du Québec qui l’acclame.

 

Ce peuple entouré de populations de langue anglaise, à 40 contre un, langue partout présente à la radio, à la télévision, sur Internet, dans les vidéos, jeux vidéos et autres iPhones, dans les modes d’emploi, les logiciels informatiques, et autres vecteurs de son assimilation possible. Les quotas radiophoniques montrent bien que « la musique » n’est pas toujours « universelle ». Sans eux, notre chanson n’aurait pu croître et se déployer, ici et partout dans le monde, de la Bolduc à Céline Dion, de Raymond Lévesque à Arianne Moffat…

 

La préoccupation écologiste de l’artiste mythique qu’est Sir Paul, devrait pouvoir aussi se manifester le 20 juillet 2008, dans la défense et l’illustration d’un appui au combat que nous menons pour la diversité culturelle, diversité que la langue de sa musique menace par ailleurs. Ce « Mot de bienvenue d’un artiste québécois » invite l’artiste britannique à prendre acte de notre situation particulière et l’invite à manifester en chanson française et anglaise son adhésion à notre désir de survivance, et non pas seulement surfer sur une innocente ballade québécoise. Ce, en posant ici-même un geste pour que sa venue soit aussi sensible à l’égard du peuple du Québec français qu’elle l’a déjà été au destin des phoques québécois, ce peuple du Québec français qui va l’accueillir bras ouverts en lui disant « N’aie pas peur. Nous donnons une chance à la paix ». Nous refusons les armes mais nous voulons avancer vers notre libération, parce que nous savons ce que c’est que de périr et d’être conquis par les armes. Sir Paul devrait pouvoir – et savoir comment – nous dire qu’il est comme nous contre l’impérialisme quel qu’il soit, culturel ou politique, tel qu’il se pratique encore envers le Québec… Qu’il est avec nous en chanson, même en anglais, conscient du danger que cela fait peser sur nous si elle devenait par trop envahissante, bulldozant notre propre chant et nos propres géants – artistes engagés - qui nous chantent.  

Luc Archambault, 20 juillet 2008

 

Signataires qui ont endossé la démarche de l'auteur :

 

Yvan Bastrash, André Beaulieu, Jacques Beaumier, François Boulianne, Annie Brassard, Gaston Cadrin, Mathieu Coté, Pierre Curzi, Gaston Deschênes, Antoine Dubé, René Faucher, Patrick Fecteau,

Marcel Gaudreault, André Gaulin, Maurice Grégoire, Sébastien Jalbert, Denis Julien, Denise Laprise,

Martin Lemay, Jacques Levasseur, Raymond Lévesque, Claud Michaud, Claude Morin, Rita Ouimette,

Jean-Yves Paquet, Nicole Paquin, Raynald Paré, Pol Pelletier, Colette Piché, France Salvaille,

Gaston St-Jacques, Marie Tifo, Daniel Turp, Jean-François Vallée, Éric Waddell.